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Les astéroïdes sont des gros "cailloux" composés de roches, de métaux et de glace, mesurant de quelques dizaines de mètres à plusieurs kilomètres de diamètre. Comme les planètes ils tournent autour du Soleil.


Ils sont des vestiges du disque protoplanétaire qui ne se sont pas regroupés en planètes lors de leurs formations. Ils sont présents à trois endroits dans le système solaire : la Ceinture d'astéroïdes entre Mars et Jupiter, la Ceinture de Kuiper et le Nuage de Oort (voir ma page sur le système solaire).


Le premier astéroïde, 1 Cérès, a été découvert en 1801, en 2007 c'est plus de 360000 astéroïdes qui ont été identifiés. La plupart ne portent pas de nom et ne sont désignés que par le numéro chronologique qui est attribué au moment de leur découverte.


Il existe plusieurs catégories d'astéroïdes et notamment les géocroiseurs dont l'orbite est proche ou croise celle de la Terre. L'ESA a débuté en 2004 une série de projets visant à les détecter et les étudier afin de prévoir une parade si l'un d'eux venait à menacer la Terre.


Cette menace, même si elle est très faible, n'est pas exclue et aurait des conséquences plus ou moins importantes en fonction du diamètre de l'objet :


Moins de 10 mètres (200 fois par an) : il se désintègre dans l'atmosphère en nous offrant le beau spectacle d'un bolide.

De 10 à 100 m (probabilité 1 fois par siècle) : il se désintègre dans l'atmosphère en faisant des dégâts sur Terre (le bolide de 50 m qui s'est désintégré le 30 juin 1908 à 8 km au-dessus de la Sibérie, a détruit 2000 km2 de forêt. Plus récemment le 15 février 2013 c'est à Chelyabinsk encore en Russie qu'un bolide de 20 m s'est désintégré à 30 km d'altitude provoquant de nombreux blessés et dégâts au sol).

De 100 m à 1 km (probabilité entre 5000 et 30000 ans) : destruction totale à l'échelle d'un continent.

Plus de 5 km (probabilité tous les 100 millions d'années) : destruction totale à la surface de la Terre, hiver nucléaire (une telle catastrophe pourrait être à l'origine de l'extinction des dinosaures il y a -65 millions d'années).


Plusieurs sondes ont été lançées à la rencontre d'astéroïdes : en 1991, Galiléo envoyée vers 951 Gaspra et 243 Ida ; en 1996, NEAR Shoemaker qui s'est posée le 12 février 2001 sur 433 Eros, l'un des plus gros astéroïdes géocroiseurs.


L'observation des astéroïdes peut se faire avec des jumelles pour les plus lumineux, en suivant sur plusieurs jours leurs déplacements par rapport aux étoiles.

Les plus faibles ont une apparence quasi stellaire, il faut un télescope et les éphémérides qui sont à notre disposition pour les repérer dans le ciel.

  

4 VESTA

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Découvert en 1807, cet astéroïde de 521 km de diamètre tourne sur lui-même en un peu plus de 5 h et autour du soleil en 3,63 ans à une distance moyenne de 2,3 U.A.

C'est l'un des plus grand et brillant objet de la Ceinture d'astéroïdes.

Un cratère de 430 km de diamètre a été découvert à sa surface en 1996 par le télescope spatial Hubble.

La sonde Dawn lancée le 27 septembre 2007, a étudié Vesta pendant un an en 2011, nous envoyant des images surprenantes, avant  de se diriger vers l'astéroÎde Cérès.

Le jour "J", le ciel est totalement bouché, mais il reste un joker pour le lendemain, 2007TU24 sera juste un peu plus loin et un peu plus faible à la magnitude 11.7.

Le 30 janvier 2008, malgré des passages nuageux, je tente ma chance pour mon premier astéroïde géocroiseur ! C'est qu'il n'en passe pas tous les jours, heureusement pour nous.

Je choisis le matériel le plus lumineux et qui me donne le plus grand champ, car je ne sais toujours pas s'il me sera possible de faire des images de ce petit caillou. C'est donc la lunette SW 80ED et le Canon 350D qui se retrouvent sur la monture HEQ5.

Vers 21 h je suis prête à passer au problème suivant : j'ai trouvé sur Internet trois coordonnées différentes de cet objet  dans la Grande Ourse.

Je lance des poses de 2 minutes, espérant voir apparaître un trait lumineux parmis les étoiles. Rien à voir aux deux premières coordonnées, même en balayant les alentours. Et la troisième position il faut attendre minuit pour qu'elle se trouve au-dessus du toit de la maison.

Un peu avant l'heure H, goto ma dernière chance, en plein dans la gouttière, il faut encore attendre !

Vers 23 h 45 je lance une pose de 3 mn et bingo, j'ai un joli trait parmis les étoiles, çà vallait  bien la peine d'attendre.

Je cadre cette petite merveille pour qu'elle traverse l'écran en diagonale sur les différentes images, car son déplacement est très rapide (2" par seconde de temps).

Et je lance des poses de 1 minute qui me donnent des petits traits, mais il est invisible sur des poses plus courtes. Il ne reste plus qu'à attendre en surveilant de près le matériel, il ne manquerait plus qu'un incident vienne tout gâcher maintenant !

Je reste scotchée à l'écran du PC, mesurant la chance que j'ai d'être là à voir en direct cet astéroïde traverser le ciel. J'ai même l'impression qu'il change régulièrement de trajectoire, je pense que la fatigue me gagne, mais je comprendrai pourquoi plus tard ...

Une heure plus tard, retour à la réalité, des gros nuages arrivent. Fin de la soirée.


Et voilà le résultat après addition des 60 poses de 1 minute que j'ai pu obtenir. Le trait faiblard c'est l'astéroïde se déplaçant dans le ciel pendant une heure !

  

2007 TU 24

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Cet astéroïde géocroiseur (dont l'orbite passe près de la Terre) a été découvert en Arizona le 11 octobre 2007 par un télescope de 1.50 mètre, le Catalina Sky Survey  http://www.lpl.arizona.edu/css/  appartenant au programme de la NASA de surveillance des astéroïdes géocroiseurs.

Le 29 janvier 2008, cet objet d'une taille estimée entre 150 et 600 mètres, passe au plus près de la Terre à une distance de 537.500 km, soit presque 1.5 fois la distance moyenne Terre-Lune.

Sa magniture visuelle est alors de 10.3, il est donc visible dans un instrument amateur.

  

Le recadrage de l'image fait apparaître les changements de trajectoire vus à l'écran qui n'étaient pas dus à la fatigue, mais à l'erreur périodique de ma monture. Il va falloir que je me mette à l'autoguidage pour corriger çà !


J'ai également la surprise de voir qu'une galaxie s'est invitée sur la photo, NGC3741 de magnitude 14.3.

Pour finir, une petite animation réalisée à partir des 60 images brutes, on voit les nuages arriver sur les dernières poses.

Cette animation met en évidence le déplacement de 7 Iris toutes les 35 minutes pendant environ 3 heures.

7 IRIS

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Découvert en 1847 par JR Hind à Londres, cet astéroïde porte le nom de la déesse grecque

 de l'arc en ciel.

D'une taille de près de 200 km de diamètre, il tourne sur lui-même en un peu plus de 7 h et autour du soleil en 3,69 ans sur une orbite excentrique allant de 1,8 à 2,9 U.A.

7 Iris est peut-être un astéroïde binaire. Un satellite pourrait avoir été découvert en 1995 lors d'une observation radar.

  

Ce 10 mai 2008, je profite d'une soirée d'observations dans le Vexin pour imager un objet qui ne culmine jamais très haut sur l'horizon. Mon choix se porte vers M104, la superbe galaxie du Sombrero, dans la constellation de la Vierge.

J'installe donc le C8 avec réducteur 6.3 sur la monture HEQ5 et le Canon 350D pour faire des poses de 50 secondes (je sais c'est peu, mais je n'ai pas encore d'autoguidage).

Le lendemain, après addition de mes 113 images, je vois un trait parmi les étoiles !

Une comète ? Un astéroïde ? Une découverte, un objet va porter mon nom ?? Vite je cherche dans Carte du Ciel. Déception, c'est un objet connu, l'astéroïde Iris !

Dommage, c'est pas aujourd'hui que je deviendrais célèbre.

C'est quand même une sacrée chance que ces deux objets se retrouvent sur mon capteur ce soir là, grâce à M104 que j'ai décentré pour mettre en valeur le champ stellaire sur sa droite.

Sur cette image, Iris a une magnitude de 10.1 et se situe à 2.88 unités astronomiques de la Terre, soit presque à son périgée.

  

Sommaire

L'opposition de Vesta en 2007 est particulièrement favorable puisqu'il atteindra une magnitude de 5.4 début juin alors qu'il sera au plus près de la Terre à un peu plus de 150 millions de km (soit 1 UA, la distance Terre/Soleil).

Et comme j'aime bien me lancer des défis, j'ai voulu voir ce que pouvait donner un caillou de 500 km à 150 millions de km sur une photo !

Ce fût chose faite le 14 juillet 2007 avec le tube 8" et le Canon 350D, poses de 30 secondes.

J'ai été surprise de voir apparaître un point très lumineux par rapport aux étoiles sur les images brutes.

Voilà le résultat en additionnant 15 poses de 30 secondes.

  

LES ASTEROIDES

www.astrophoto-monique.fr/